Le nouveau Pope des Coptes d’Egypte
En mars dernier, le patriache Chenouda III est décédé, après 40 ans à la tête de la plus grande Eglise copte du Moyen Orient.
Très aimé de la population copte, notamment pour son attitude rassurante, et son courage face aux difficultés politiques de la minorité copte en Egypte (« n’ayez pas peur », répétait-il sans cesse), il était également très conservateur, et faisait preuve, selon certains, d’ « immobilisme dogmatique ».
Son corps a été exposé pendant 3 jours dans la cathédrale Saint Marc à Abbaseya, puis, après la cérémonie funèbre, il a été inhumé au monastère de Wadi Natroum, à 100 km au nord-est du Caire. La plupart de nos collègues coptes se sont libérés pour aller rendre un dernier hommage à leur patriarche. La cérémonie funèbre et l’arrivée du cortège funéraire au monastère ont occasionné des scènes d’agitation dues à la ferveur des fidèles (voir ICI).
Le processus pour choisir un nouveau pape est long. Fin octobre, 3 « finalistes » avaient été sélectionnés par 2500 dignitaires de l’Eglise, lors d’un vote à bulletin secret. Petite remarque, les coptes éthiopiens étaient représentés lors de ce vote, de la même manière que les coptes égyptiens seraient représentés pour élire le pape de l’Eglise d’Ethiopie, car l’Eglise copte éthiopienne était incluse dans l’Eglise égyptienne jusqu’en 1959.
Finalement, le 4 novembre, le nom de l’évêque Tawadros a été tiré au sort par un enfant parmi les 3 noms sélectionnés.
Tawadros II est devenu le 118ème patriarche d’Egypte, « Pape d’Alexandrie et Patriarche de la Prédication de saint Marc et de toute l’Afrique », le 18 novembre 2012, lors d’une grande cérémonie religeuse, au cours de laquelle il a reçu les attributs de sa fonction, tiare et crucifix en or. La cérémonie a eu lieu à l’Eglise Saint Marc au Caire, Saint Marc étant le fondateur et premier patriache de l’Eglise copte orthodoxe. Son accession à cette charge a également été saluée par le réprésentant du Gouvernement égyptien. Réputé ouvert au dialogue avec l’Islam, Tawadros II a cependant mis en garde contre le danger d’un « Etat religieux ».
Photos Reuters