Une croisière sur la felouke d’Ali_épisode 5 : la veillée

Le premier soir, nous accostons à côté de deux bateaux inoccupés et d’une vache et son petit, non loin d’un village.

croisière Egypte
Mohamed et Ali nous chargent de ramasser du bois. Nous prenons notre mission tellement à coeur, escaladant des talus, chariant de longs branchages le long de la berge, qu’Ali a grand peine à nous arrêter !

Installés autour du feu, Mohamed et Ali nous chantent de magnifiques chansons nubiennes, accompagnés d’un tambour, et avec beaucoup de coeur. Ils sont ensuite très intéressés d’entendre des chansons françaises. Nous nous creusons la tête mais pas facile de se souvenir des paroles, passés la première strophe et le refrain ! Mohamed et Ali réclament « les crocodiles » (« ah les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles, sur les bords du Nil, ils sont partis n’en parlont plus… »), et « les pagaies » (« Et on pagaie, on pagaie… ! »). Finalement, chacun participe d’une manière ou d’une autre, et nous passons une excellente soirée.

croisière Egypte

Nous avons beaucoup apprécié l’esprit d’échange et de partage dans lequel Ali organise ses croisières. Il se souvient de tous les passagers qu’il a eus, nous a longuement parlé des profs français que nous connaissons pour certains. Il parle un peu français, et essayait d’enrichir son vocabulaire avec nous. Anaëlle est devenue Anwel, très mignon, Marine est devenue Marie, et il nous a beaucoup fait rire avec sa grandiloquence jouée dans ses « Attention! », « Mais arrête ! », quand nous chahutions un peu.

Le deuxième soir, nous restons à l’abri dans le bateau, à déguster notre royal et délicieux dîner, à la lumière des bougies et bercés par Bob Marley…

croisière Egypte

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PS : Ali, en nous voyant, Marine, Anaëlle, ou moi, rigolait beaucoup du fait qu’à deux d’entre nous, nous égalions à peine la corpulence d’une femme égyptienne, selon lui. Il nous disait : « une femme égyptienne, c’est une montagne ! Il faut être en bonne forme physique pour l’escalader ! Moi je suis trop vieux ! Vous deux, vous tenez dans une seule couverture, vous valez à peine une seule femme égyptienne ! » Et aussi, le soir, puisque nous dormions tous les uns à côté des autres : « Moi, je me mets près des filles, pour avoir chaud ! » (rien d’inconvenant de sa part, il était très respectueux, et plaisantait avec bon esprit).