Cuisinière, cuisinier…
Nous avons aussi notre cuisinier à Bab el Louk, un petit monsieur tout bossu très gentil, que j’ai vu hier cueillir du romarin sur la plate-bande du parking. Celle-ci :
Honnêtement, ce qu’on mange n’est vraiment pas terrible, à part les petites salades en entrées (lentilles, pois chiches, ou tomates et concombres). Les légumes sont systématiquement des petits bouts de courgettes et de carottes spongieux et huileux sans goût, le riz avait ces derniers temps un goût de chlore, et la viande est rarement apétissante, souvent très grasse ou recouverte d’une épaisse panure. Parfois, cependant, il y a un très bon gratin d’épinard et de courgettes, servi malheureusement en doses très homéopathiques. Parfois aussi, il y a en entrée une petite omelette aux poivrons, ou une soupe de lentilles, qui sont très bonnes.
La cantine :
Le principe de la cantine, c’est d’arriver avec son ticket au comptoir de Mickael, le maître d’hôtel et serveur (copte), choisir son entrée dans la vitrine, choisir son plat sur le menu (le menu écrit c’est nouveau, et toujours rigolo, ex : « cordoun blu »), et aller s’asseoir. Mickaël apporte le pain, l’eau, puis le plat, et vient proposer le dessert (« vous voulez glace ou mandarrrine ? ») Le dessert, c’est soit une minuscule banane, ou une mandarine, ou quelques tranches d’oranges. Parfois, une salade de fraises (très bonnes). Il y a toujours de la glace pas terrible, chocolat et vanille, quelque fois fraise. Et parfois, une coupe montelimar (glaces chocolat et vanille, avec petits bouts de cacahuètes et miel) ou banana slip (glaces vanille et chocolat, avec la minuscule banane coupée dans la longueur et une sauce chocolat). Et enfin, ce que l’on préfère, la crèpe au chocolat avec une boule vanille (rare), la tarte aux pommes (encore plus rare), et la mousse au chocolat coulante (deux fois par an, d’où notre grand jeu de la réclamer chaque midi, avec des variantes selon les jours, paris brest, baba au rhum, éclair au chocolat, tarte au citron… ).
Le jeudi midi, c’est mixed grill, c’est-à-dire barbecue de trucs immangeables. Dès 10h le matin, avec l’odeur qui se répand dans les bureaux, nous planifions notre fuite, et allons généralement manger au centre culturel français, ou au Costa café, bien qu’aller au Costa, depuis les murs, prend 20 min au lieu de 3.
Le bbq :
Et encore une chose : quand on est chef à Bab el Louk, on a droit à deux fois plus de dessert, la banane épluchée, une sauce chocolat supplémentaire, les tranches de mandarine en forme de tableau picasso… Eh oui, en Egypte, être chef, ça paye.